Sûrement
la plus belle journée du voyage. Nous avons franchi un col de
montagne après avoir quitté Tsertserleg. On roulait sur
des pierres : la piste était dans le lit d'un fleuve. On ne les
voit pas sur les photos, mais il nous a fallu franchir un tas de gués.
On a applaudit Bata après le premier gué. On ne savait
pas encore qu'il y en aurait des dizaines d'autres.
Une fois en haut de la montagne, Bata s'est longuement arrêté
auprès d'un "Ovoos" : un édifice chamanique,
fait de bric et de broc (pierres, branches, pneus, bouteilles de vodka...)
qu'un ruban bleu signale comme étant sacré.
Quand ils en croisent un, les Mongols sont supposés devoir le
consolider (en y ajoutant quelques cailloux, par exemple) et en faire
trois fois le tour dans le sens des aiguilles d'une montre.
C'est la seule fois où on a vu Bata respecter tout le rituel.
On pense qu'il était vraiment content d'être arrivé
en haut de ce col sans péril.
Alors qu'on montait les tentes pour la nuit, des cavaliers mongols se
sont arrêtés et nous ont invités à passer
la nuit dans leur village. Un "vrai" village en dur, et non
des gers. Ils ont dû penser que la nuit serait trop froide pour
nous. Et ils n'avaient pas tort...
Au départ, ils nous ont emmenés dans un camp de vacances
à côté de leur village, sûrement prévu
pour accueillir des colonies. Mais il y avait un problème avec
la clé des dortoirs (qu'ils ne devaient pas avoir en fait). Alors,
ils nous ont emmenés dans une maison vide (une maison d'une seule
pièce) de leur village.
Tout le village était là. Alors, bien sûr, on a
fait des polaroïds pour les remercier. Je me souviens qu'ils étaient
très fiers d'un petit bébé qu'ils prenaient toujours
avec eux pour les photos.
Un des hommes connaissait quelques mots d'anglais, mais à peine.
Le matin, ça s'est gâté : une femme nous a amené
du mouton bouilli (avec des pâtes). C'est vraiment pas bon. Pif
a mis plusieurs jours à faire partir l'odeur de son bol. Personnellement,
j'en avais très peu pris...
De retour en France, on a envoyé au village toutes les photos
qu'on avait aussi faites avec nos appareils.
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